JEAN GREY & ANTHONY STARK

. . . Nice to meet you mystery bird . . .

Quelque chose de brûlant et de particulièrement brillant vient taquiner mes paupières, me poussant ainsi à ouvrir les yeux et à me cramer la rétine par la même occasion. Je n'ai encore une fois pas passer la nuit dans mon lit, mais dans mon atelier ou plutôt laboratoire personnel. Je redresse difficilement la tête, un stylo collé contre ma joue droite que je balance d'un geste las devant moi. J'ignore totalement l'heure qu'il pouvait bien être, mais vu la disposition du soleil dans le ciel il devait être dans les environs de midi. Je passe une main dans ma chevelure quelque peu ébouriffée, puis prend la direction de la cuisine dans le but de me faire chauffer un bon café. La villa est bien vide ce matin, mais cela ne me dérange pas du tout et surtout en ce moment. Je n'ai pas pour habitude de trop fréquenter Seattle, pourtant l'une des rares fois où je m'y rend il faut que je me fasse gazer par un produit toxique ou chimique non identifiable. Et je ne suis pas le seul dans ce cas, raison pour laquelle je suis encore ici dans l'objectif de trouver l'origine du problème et un antidote avec l'aide des mes supers potes pas comme les autres. Du bout des lèvres, je bois mon café tout en me postant devant la télé. Toujours à l'écoute des dernières nouvelles. J'entends mon smartphone vibrer et l'attrape d'une main pour lire ce qui m'est adressé. Il semblerait que l'on m'attende pour une interview dans un grand hôtel situé à l'Ouest de Seattle. Une petite grimace se fige sur mon visage. Là, maintenant tout de suite, je ne suis vraiment pas motivé pour m'y rendre. D'autant plus que ce sera sûrement pour me demander si j'en sais un peu plus sur ce qui s'est passé. Et malheureusement pour eux, je n'ai pas grandes informations à leur fournir. En d'autres circonstances, j'aurai certainement refusé cette invitation, mais sachant que c'est pour le bien être psychologique de la population je me dois de m'y rendre pour au moins les rassurer un minimum. Je monte donc me prendre une douche bien chaude, avant de me choisir une tenue chic mais sobre. Optant pour un costume dans les tons bleu marine, une chemise bleu ciel et une cravate assortie aux deux. Je n'oublie pas ma mallette contenant mon armure, on n'est jamais trop prudent. Je la glisse dans le coffre et prend le volant d'un de mes nombreux bijoux.

Spoiler:

A peine sur place, pas mal de monde semble au courant de ma venue dans cette hôtel. Ah qu'est-ce qui ne ferait pas pour mieux attirer la clientèle... Me garant juste à l'entrée, je sors de ma voiture et mes gardes du corps viennent aussitôt à ma rescousse malgré que je leur fasse signe que c'est inutile. Quelques groupies réclament mon autographe, tandis que d'autres hurlent mon nom. Je m'autorise à lancer quelques clin d’œil à droite à gauche et à les saluer d'une gracieuse révérence. J'entre ensuite dans l'hôtel, de nombreux photographes tentent de me rendre aveugle avec leur flash tandis que quelques journalistes me tendent leur micro sous le nez balbutiant tous en même temps des questions à n'en plus finir. Je repousse les micros tendus vers moi, agacé., puis répond évasivement à quelques questions sans intérêt faisant semblant d'en ignorer quelques unes. Forte heureusement, mes gardes du corps s'occupent de refermer les portes principales de l’hôtel de sorte à me retrouver un peu plus au calme dans le hall, en attendant l'arrivée du journaliste qui a pour tâche de m'interviewer. C'est alors que je la vis. Jolie rousse à la silhouette de déesse, finement proportionnée et aux courbes voluptueuses sans trop tomber dans l’excès. Son visage affichait une expression indifférente presque réservée. Mais ce dernier me dit aussi vaguement quelque chose. L'observant un instant, je décide ensuite de me rapprocher d'elle, rangeant mes lunettes de soleil hors de prix dans l'une des poches de ma veste.

« Excusez moi j'ai failli vous confondre avec le décor, vous êtes flamboyante... »

Il n'est pas très raisonnable, ni même sérieux d'aller aborder une belle demoiselle alors que des journalistes vont bientôt venir me chercher pour m'interviewer. Mais depuis quand suis-je raisonnable ? Détaillant pendant un instant la demoiselle des yeux, je suis persuadé de l'avoir déjà rencontré quelque part. Que ce soit à la télévision ou même durant l'incident. Voyant tellement de visage chaque jour, j'arrive tout de même à mémoriser ceux qui mon tapé dans l’œil ou particulièrement marqué. A première vue, elle semble plutôt ordinaire comme vous et moi et pourtant elle doit certainement être encore plus hors du commun que je le suis. La belle rousse semble visiblement surprise de mon approche, ce qui est quelque peu normal. Ce qui ne la fait pas ciller pour autant. C'est plus fort que moi que voulez-vous ? Lorsque je vois une belle créature, je ne peux faire comme de rien n'était. Mais surtout, il m'est très difficile de faire du sur place sans rien faire. Donc autant rendre l'attente beaucoup plus utile...

" Merci M. Stark, je suis enchantée de rencontrer un homme de votre pointure. Vous faites une conférence dans cet hôtel ? "

Aussitôt, mon égaux prend un sacré coup. Un coup très agréable évidemment, ne m'attendant pas à recevoir un compliment d'une si jolie bouche aussi rapidement. Un sourire des plus charmeurs se figent délicatement sur mes lèvres, ne lâchant pas la jolie demoiselle des yeux. Elle, contrairement à moi, semble me connaître. Ce qui n'a rien d'étonnant, étant donné que je fais parti des hommes dont on parle le plus sur ce territoire. Surtout depuis que j'ai annoncé qu'Iron Man, c'est moi.

« Ne dites pas de bêtises, je suis un homme tout à fait comme
les autres... ou du moins presque. »

Difficile pour moi de faire usage de la modestie, ne pouvant m'empêcher de tourner cela à la plaisanterie ou à l'ironie. Oui mon humour peut-être quelque peu bancal, mais j'en suis parfaitement conscient.

« Et oui effectivement, je suis attendu pour une conférence de presse. Je dois avouer que cela ne m'enchante guère, mais l'heure n'est pas à la flemmardise... »

J'hausse vaguement les épaules, jetant un rapide coup d’œil par dessus mon épaule pour vérifier si les journalistes ne sont pas encore arrivés. L'incident de la dernière fois a touché beaucoup de personne, dont surtout beaucoup de super-héros. La ville est non seulement en danger, mais peut-être nous aussi. Ne connaissant même pas encore totalement tous les effets de cette fumée. Comme si les morceaux métalliques menaçant mon cœur ne suffisaient pas à mettre ma vie en danger... Posant à nouveau mon regard sur elle, j'ai beau mettre mon cerveau en surchauffe, je n'arrive pas à poser une étiquette sur elle pour le moment.

« Votre beauté m'est étrangement familière, pourrais-je avoir l'honneur d'y mettre un nom ? »

Spoiler:

On dit souvent que la première impression est toujours la bonne. Hormis son physique ravageur, la demoiselle semble être des plus discrète ou alors serait-ce de la timidité ? Quoi qu'il en soit je ne la connais pas encore suffisamment pour la psychanalyser dans son ensemble. Tout ce que je sais, c'est qu'il faut parfois se méfier de l'eau qui dort. Je tend donc une main délicate en direction de la jolie rousse, en attendant qu'elle la sert. Ce qu'elle ne tarde pas à faire d'ailleurs...

" Je suis le docteur Jean Grey, on a du se voir à une conférence."

Sa main est douce, ce qui me fait quelque peu sourire allez savoir pourquoi. Toujours en action, l'ordinateur qui me sert de cerveau fouille dans mes plus profondes archives, à la recherche de ce charmant nom. Nom qu'il me semble en effet avoir bel et bien déjà entendu à la télévision. Mais alors que je m'apprête à ouvrir la bouche, une voix résonne dans ma tête.

*Ou peut-être pendant un certain incident.*

Aussitôt, la surprise se lit sur mon visage et mes yeux sortent de leurs orbites. Je lâche vivement la main de la rouquine comme si je venais de me prendre un coup de jus.

« Ouho.... »

Je la regarde un instant, bluffé mais me demandant tout de même si cette voix n'est pas le fruit de mon imagination. Hors il ne me semble pas qu'on m'ait déjà diagnostiqué un quelconque problème psychologique, d'autant plus que cette voix ressemble étrangement à celle de la jeune femme qui me fait fasse. Sauf que cette voix est dans ma tête... C'est là qu'un déclique se produit. Serait-elle télépathe ? Ça me semble un peu gros, mais il est vrai que les mutants existent. En temps normal quand je porte mon armure, aucune onde ne passe au travers.

« Fascinant... »

Mais quelque peu effrayant aussi... une femme qui a sûrement aussi le pouvoir de lire dans mes pensées, ça craint ! Il semblerait donc qu'elle m'ait vu lors de l'incident, ce qui m'intrigue d'autant plus. J'ignore encore pour l'instant si elle peut m'entendre ou non, toujours est-il que je reste à l'affut de tout le monde. Des gens pourraient trouver ça bizarre de me voir figer comme une armoire devant elle, en train de nous regarder dans le blanc des yeux sans prononcer un mot.

« Attendez, juste une seconde... »

Je m'avance vers un de mes gardes du corps tout en lui faisant signe d'approcher et lui annonce :

« Quand les journalistes arriveront, dites leurs de m'attendre ! Ou de reporter la conférence à plus tard... »

Je reviens ensuite aux côtés de la demoiselle, petit sourire en coin, l'invitant ensuite à marcher à mes côtés et dans la même direction histoire de tourner rapidement le dos à toutes celles et ceux qui nous observent et nous photographe de l'autre côté de la baie vitrée.

« Que diriez-vous d'aller boire un verre ? »

Même si je passe une bonne petite partie de mon temps dans les airs, je suis tout de même quelqu'un de très terre à terre. Ayant mis un certain temps à croire en l'existence des extra-terrestres, puis des mutants... le fait qu'une jolie rousse puisse me parler par la penser ne manque donc pas de me surprendre. Surtout que lorsque je suis dans mon armure, aucune onde télépathique ne peut m'atteindre. Mais cela ne me dérange pas, bien au contraire, je suis presque admiratif de ses pouvoirs. Seulement aux mains d'une femme c'est peut-être encore plus dangereux. Sachant que mon esprit est des plus tordu voir même peut-être assez pervers, qui sait ce qu'elle pourrait y trouver.

"Avec plaisir, M. Stark."

Je ne perd pas pied pour autant et invite donc la belle demoiselle à nous rendre dans un coin un peu plus tranquille, au moins à l'abri des regards et oreilles indiscrètes. Nous quittons le grand hall d'entrée pour nous diriger vers le bar où il n'y a quasiment personne.

"Pardonnez-moi, si je vous ai surpris tout à l'heure mais je voulais vous faire comprendre explicitement qui j'étais."

« Inutile de vous excuser... j'aime les femmes surprenantes ! »

Un petit clin d’œil et un sourire des plus charmeurs, je l'invite à s'installer confortablement dans un coin tranquille du bar sur un canapé bien moelleux. Je me tourne et capte l'attention du barman, l'appelant en claquant des doigts. Ce dernier ne se fait pas prier plus longtemps et vient prendre notre commande.

« Veuillez offrir à cette charmante créature votre meilleur cocktail... ah et à moi aussi s'il vous plait. »

Tandis que le barman reprend sa course derrière son bar, je m'installe confortablement à côté de la mutante, la regardant avec la plus grande attention. Aucune personne pour nous entendre ou nous surveiller dans les environs. Mes souvenirs s'éclaircissent, commençant à me rappeler de son visage. Pour ne pas changer, je ne passe pas par quatre chemins pour m'exprimer.

« J'ai beaucoup entendu parler de vous... Vous étiez donc là le jour de l'incident ? »

Depuis ce dernier incident, qui a su bousculer toute une ville et plusieurs super héros, pas mal de choses ont changé. En ce qui me concerne, cela ne se voit peut-être pas et pourtant comme les autres je n'ai pas échappé à quelques changements dans ma vie. J'ai tout de même frôlé la faillite alors que je n'ai encore jamais connu cela. Heureusement, j'ai des tas de ressources dans tous les sens du terme et j'arrive à tenir bon et à ne pas tomber plus bas que terre. Mais cela a tout de même suffit pour me secouer et m'armer davantage que je ne le suis déjà. Moi qui me suis toujours sentis en sécurité, intouchable sans vouloir dire invincible. Mon état physique et neuronal n'est plus tout à fait la même par moment. Cela ne se voit pas non plus, mais j'ai pour habitude de tout intérioriser ou de tout refouler jusqu'au jour où tout fini toujours par sortir un jour. Je n'ai pas eu besoin d'attendre cet incident pour savoir qu'il faut profiter de la vie à fond chaque jour. L'électro-aimant que j'ai au niveau du thorax est là tous les jours pour me le rappeler.

"Merci M. Stark."

Le regard noyé dans celui de la belle rousse, je suis totalement à son écoute tout en sachant m'égarer dans mes pensées en même temps. L'ayant donc entendu me parler de l'incident par télépathie, je reviens sur le sujet sans perdre de temps.

"En effet, j'étais là. Mais je suis surprise que vous ayez entendu parler de moi."

Je laisse la demoiselle remercier le barman tandis que je ne la quitte pas un instant des yeux, hormis pour aller saisir mon verre d'une main.

"Je ne boit d'alcool que pour les grandes occasions mais je pense de plus en plus que vous rencontrer est une grande occasion."

Même si je ne saurai définir la taille de mon égaux, cela n'empêche mon cœur de battre la chamade à chaque compliment provenant de la bouche d'une femme. Son sourire est des plus irrésistible et ne me laisse pas indifférent. Cette femme a un charme fou en plus de sembler inaccessible et énigmatique. Après la vision d'un si beau sourire, je lui en rend un tout aussi charmant avant de tenter de me concentrer de nouveau sur ses douces paroles. Et oui, je ne suis qu'un pauvre diable facile à déconcentrer...

"Alors ai-je l'honneur de savoir où vous avez entendu parler de moi ?"

J'approche mon verre à mes lèvres, me délectant de quelques petites gorgées de ce délicieux cocktail. J'entends et mémorisent tellement de choses... je farfouille à nouveau dans mes dossiers, tentant de me rappeler où et quand j'ai bien pu entendre parler d'elle. Je redresse légèrement le menton tout en me pinçant les lèvres.

« Hum... disons que j'ai mes sources. »

Pourquoi ne pas jouer la carte mystère ? Non pas que je la traite comme une personne suspecte, mais je ne suis pas homme à répondre aussi facilement aux questions. D'autant plus qu'il faudrait plus de temps pour lui expliquer de quelle façon je procède, avec l'aide de Jarvis pour faire mes recherches et que c'est un peu comme mon petit jardin secret. Je la regarde longuement, jouant adroitement avec mon verre en main.

« Je n'ai rien retenu de péjoratif sur vous ne vous en faites pas...
Hum j'exige la recette de ce cocktail ! »

La regardant bien, j'ai comme l'impression qu'elle n'est pas tout à fait dans son assiette. Je bois une autre gorgée avant de m'éclaircir la gorge pour reprendre un peu plus sérieusement :

« Comme vous l'avez très certainement remarqué, plusieurs personnes ont été contaminé par cette... "chose". Si j'arrive à rassembler le plus d'informations possible à ce propos, nous réussirons peut-être un jour à émettre une quelconque hypothèse sur ce mystère qui reste encore en grande partie inexplicable et qui perdure depuis suffisamment
longtemps à mon gout... »

Passant une main dans mes cheveux déjà quelque peu ébouriffés, ce sujet ne manque pas de m'agacer. N'ayant jamais eu de patience pour résoudre les trop longues équations...

Imaginons : le grand Tony Stark, détenteur d'un pouvoir tel que la télépathie. Cela a longtemps été mon rêve, mais d'un autre côté il y a peut-être d'autres vérités que je n'aurai pas envie d'entendre. Bref ne divaguons pas. Même si j'ai un peu de mal ces derniers temps à me concentrer. J'ai toujours été du genre à me concentrer sur plusieurs choses à la fois, mais ces derniers temps c'est différent. Peut-être est-ce l'effet de l'incident sur moi qui me rend plus fatigué et plus évasif que d'habitude, ou bien est-ce le charme fou de cette mutante ? Je l'ignore encore, mais dans tous les cas, j'aime admirer la beauté qui me fait face et ne le cache pas. Je prend donc sur moi pour garder mon sérieux et parler de cet incident qui me prend la tête depuis la seconde où cela s'est produit.

"Je me suis fait des tests en tant que docteur et je n'ai jamais rien vu de pareil parce que justement il n'y avait rien. Aucune trace dans le sang ou ailleurs à part le somnifère. Mais le produit qui nous a rendu malchanceux et tout simplement invisible. Pourtant, je ne sais comment, il agit sur nos capacités physiques et mentales."

Je regarde pensivement droit devant moi, une de mes nombreuses manies lorsque je suis en plein réflexion, écoutant attentivement les paroles de la jolie rousse. Un produit invisible ? Difficile d'y croire... Mais elle a bel et bien raison. Même si je suis loin d'être médecin, je n'ai pas hésité à me faire une prise de sang moi-même le lendemain de l'incident. Et les résultats n'ont rien démontré d'anormal.

« En effet... Mais si nos capacités physiques et mentales sont affectés, cela signifie que nos corps ont tout de même absorbé quelque chose... »

Seulement quoi ? Telle est la question. Maintenant qu'elle le dit, il est vrai que je me trouve aussi particulièrement différent depuis l'incident, mais sans trop m'en être rendu compte. Comment est-ce possible ? Posant à nouveau mon regard sur mon interlocutrice, je reprend :

« Avez-vous fais des tests sur d'autres victimes de l'incident ? »

Les résultats semble avoir été les mêmes pour elle comme pour moi, mais ça ne suffit pas pour émettre une hypothèse. D'autant plus que la "chose" ingéré reste inconnue. Je termine mon verre et le dépose sur la table basse devant moi, lâchant un petit soupire. Heureusement que la présence de la belle mutante m'apaise. Une nouvelle fois encore, je la fixe avec attention jusqu'à me perdre dans ses yeux couleurs émeraude.

« Vous... avez remarqué quelque chose d'anormal de votre côté ? »

« Mais j'ai aussi remarqué que le produit en question influait sur les pouvoirs mutants, selon les émotions des mutants, ils peuvent échapper au contrôle de leur propriétaire. Ce n'est qu'une supposition, je n'en ai pas eu la preuve. »

Comme totalement absorbé par son regard, j'ai beaucoup de mal à détacher mon regard d'elle tout en l'écoutant attentivement. Ce qu'elle me dit ne manque tout de même pas de m'aider et de faire mouche. Au moins un détail commence à sortir du lot : le fait que le produit en question influerait sur les pouvoirs des mutants ou sur les aptitudes mentales. En ce qui me concerne, je ne suis pas un mutant et pourtant j'ai l'impression d'être tout aussi affecté qu'eux. Mais peut-être que cette information pourrait bien nous mener à quelque chose. Continuant de réfléchir, je ne remarque même pas le verre en train de flotter à côté de moi.

« J'y pense vous ne devriez pas être devant des dizaines de journalistes en folie ? Je vous ai déjà fait perdre assez de temps comme ça. »

Une fois encore, sa jolie m'extirpe de mes pensées et me voici presque totalement ébloui par son sourire. Elle a de si belles dents... Je fronce légèrement les sourcils face à mes pensées quelques peu étrange puis soutiens son regard, ayant complètement oublié les journalistes. La voyant se lever j'en fais de même, mais alors que j'entrouvre la bouche pour lui répondre et l'empêcher de fuir, elle fut plus rapide que moi et me prit de court.

« Même si l'alcool n'est pas la meilleure chose pour commencer une journée, je compte bien me rattraper en petit-déjeunant. »

A mon tour, je lui fais un sourire des plus charmant. Même si je n'avais aucune envie de la quitter pour aller rejoindre des journalistes à qui je n'aurai de toute façon aucune information particulièrement à leur fournir. Je l'aurai bien invité à manger à mes côtés, mais il se trouve que la télépathe et bien une télépathe.

« Sauf si vous me faites l'honneur de faire poireauter les journalistes et de venir petit-déjeuner avec moi »

Un nouveau sourire se fige sur mes lèvres, bien content de l'entendre me faire une telle proposition. En temps normal, c'est plutôt moi qui lance ce genre d'invitation aux demoiselles, mais le contraire ne me déplais pas non plus bien au contraire.

« Vous êtes vraiment une excellente télépathe... j'allais justement vous proposer cela. A moins que vous n'ayez en faite pas tiré cette information de ma tête, mais de votre désir à rester un peu plus longtemps en ma compagnie... »

Fiou ce que mon égaux peut vite gonfler, c'est presque incontrôlable. Mais d'un autre côté, elle ne me donne pas l'impression d'être lassé de ma présence. Tout comme moi. Ne voulant pas vraiment la mettre mal à l'aise, je tente de me rattraper aussitôt. Même si j'aime beaucoup voir les femmes rougir.

« Bref j'ignore où vous désirez aller manger, donc je vous suis. De toute manière, les journalistes m'ennuient tellement qu'ils ont le don de me couper l'appétit... »

« J'ai entendu parler d'un restaurant pas très loin mais je pense que vu l'heure un déjeuner serait plus envisageable qu'un petit-déjeuner. Je pense de plus que nous avons beaucoup
à nous dire. »

Ce clin d’œil me fit légèrement tressaillir. Bon sang ce qu'elle peut être charmante ! Je secoue la tête un instant, comme pour vérifier que je ne rêvais pas. J'avoue que beaucoup de femmes ont le don de me faire de l'effet, mais toutes sont exceptionnelles. Elle est exceptionnelle et elle est bien la première mutante charmante et irrésistible à entrer dans mon répertoire, tout du moins je l'espère. Sachant qu'elle est loin d'être bête et inintéressante, tout comme elle pourrait m'être d'une grande aide dans mes recherches sur le produit mystérieux que la majorité des héros ont ingéré à leur insu. Je répond donc à son petit clin d’œil, avec un sourire des plus charmeurs.

« Je pense aussi moui... si vous le voulez bien, même si votre restaurant n'est pas très loin, il vaudrait mieux qu'on prenne ma voiture pour éviter toute fatigue... »

En effet je suis un grand flemmard à mes heures perdues. Je l'invite à me suivre jusqu'à l'accueil, avant de me rappeler que l'entrée principale de l’hôtel et complètement bloqué par une foule furie. Je sers les dents et repasse de l'autre côté de la porte emportant Jean dans mon élan.

« Euhm... je suggère de sortir par l'arrière ! »

Je contourne délicatement la belle rouquine tout en me dirigeant habilement vers la sortie de secours, espérant que cet accès ne soit pas bloqué non plus. Je l'ouvre alors en douceur, avant d'y passer ma tête et de constater que la voie est libre. Marchant presque sur la pointe des pieds, je marche aux côtés de la belle mutante jusqu'au niveau du trottoirs et sort une petite tablette High-Tech de ma poche.

« Elle ne devrait pas être très longue... »

Tout en me pinçant les lèvres, je joue avec mes doigts sur la tablette et ne tarde pas à entendre le grognement du moteur de ma splendide voiture s'approcher. Une fois stopper juste devant nous, je souris grandement en voyant l'air quelque peu surpris de la mutante. Je fais rapidement le tour de la voiture, ouvrant de manière galante la porte à Mademoiselle. Une fois bien installé, je la rejoins à l'intérieur aux commandes de ma belle voiture de sport. Je regarde un instant ma belle passagère, plutôt fier de lui présenter un de mes plus beaux bijoux. Puis levant les yeux sur mon rétroviseur, j'aperçois une masse se diriger tout droit en notre direction.

« J'espère que vous n'êtes pas malade en voiture ma jolie, parce que si c'est le cas.... si ça l'est et bien... tant pis pour moi ! »

Une petite grimace se fige sur mon visage lors d'un instant, avant d'appuyer sur les champignons et de quitter la rue en moins de cinq secondes. Roulant comme un pilote de formule un, mais avec une très bonne habileté cela dit. Ne voulant pas effrayer mon interlocutrice. Une fois certain d'avoir semé le troupeau, je roule plus doucement, posant à nouveau mon regard sur elle.

« Désolé de vous avoir fais enduré cela, heureusement c'est pas tous les jours comme ça. Je pense que nous pouvons aller manger tranquillement maintenant, si vous voulez bien me donner l'adresse ? »

« Mais bien sur avec pl.... »

Soudain, tout se passa très vite. Encore subjugué par le décolleté de la mutante, je ne vis pas le deux roues venir sur le côté. Un véritable exemple pour la sécurité routière, surtout ne pas conduire aux côtés d'une femme sexy. En réalité, moi-même ne compris absolument rien à ce qui se passa. Et pourtant, tout se déroule en quelques petites secondes seulement. Le fracas de l'accident me perça les tympans et ne cessa pas de raisonner à répétition dans ma tête. C'est loin d'être la première fois que j'ai accident, mais certainement le premier avec un deux roues. Une véritable catastrophe ! Ayant été percuté sur le côté, les airbags se déclenchèrent du côté de Jean ainsi que du miens. Heureusement que je met toujours un point d'honneur à m'offrir des voitures non seulement plus que magnifique, mais surtout très sécurisées. Encore sonné par la collision, je mis plusieurs longues secondes à redresser la tête et surtout à entendre la voix de Jean qui semblait à tout point de vu inquiète. Normal en même temps.

« Stark ? Stark ? Vous m'entendez ? Réveillez-vous ! »

Une main contre mon front, mon crâne me fait mal... terriblement mal. Je regarde ma main et y vois du sang, qu'est-ce que je peux avoir horreur de ça. Je dois avoir une de ses têtes. Et celle de ma voiture je n'ose même pas l'imaginer. M'enfin qu'est-ce que je raconte ? La priorité reste Jean et le conducteur de la mobylette. Je lutte pour réussir à ouvrir mes yeux en grand et arrive enfin à capter le regard de la belle mutante.

« Moui ça va... et vous ? Vous n'avez rien ?? »

Je l'observe non sans inquiétude. Pour une fois que j'ai accident fallait qu'elle soit à mes côtés, j'ai pas l'air bête tiens. Cet incident allait attirer encore plus les vautours. A première vue, elle ne semble pas blessé hormis sa ceinture qui semble s'être bien bloquée autour de son buste.

« Je suis vraiment désolé... ça ne devait absolument pas se passer comme ça... »

Le bruit des sirènes commencent à retentir un peu plus loin. Quand à moi, je retire ma ceinture de sécurité, tentant de me relever pour aller voir l'état de l'autre victime. Sauf qu'en me redressant, une douleur au niveau de l'épaule gauche me prends assez violemment. Malgré tout, même si je sais que j'aurai peut-être du attendre sagement l'arrivé des secours, je ne peux m'empêcher d'aller vérifier si l'autre bonhomme n'a rien. Le voyant immobile au sol, je me place à genoux à côté de lui et prend son pouls. Sauf qu'il n'y en a plus...

« Oh non... »

Une grande vague de sueur froide me parcours l'échine. Je ne l'ai tout de même pas tué ! Je retrousse mes manches et malgré ma douleur à l'épaule, je commence un massage cardiaque, le bruit des sirènes se rapprochant de plus en plus des lieux.

« Tu ne vas pas me faire ça p'tit gars ! Allez ! »

Et c'est avec toute la volonté du monde que je continue mon massage cardiaque, gardant le même rythme et surveillant à intervalle régulier son pouls. Une fois les secours arrivés, ils me demandent de me pousser hors il fallut qu'ils m'écartent eux-même pour ça. Sauf qu'à ce moment, le cœur du jeune homme se remit à battre. Une immense vague de soulagement me pris... Je pus enfin relâcher la pression et me laisser soigne à mon tour accompagnée de Jean qui fut sortie de la voiture et papouiller dans l'ambulance. Encore gêné et honteux de ce qu'il venait de se passer, je n'osais même plus vraiment la regarder. C'était tellement stupide. Pourtant, je ne pus m'empêcher de me justifier.

« Je vous assures qu'en temps normal, je n'ai aucun problème sur la route. Ce gosse... a faillit mourir à cause de moi et vous auriez pu aussi. Je comprendrai tout à fait que vous ne vouliez plus me revoir... »

Si j'avais su que cette journée se déroulerai de cette façon, j'ignore si j'aurai sorti le moindre orteil à l'extérieur. Quoi que, je ne regrette tout de même pas d'avoir enfin fait la rencontre du Dr Grey, bien au contraire. Même si je sais qu'elle est largement plus expérimenté que moi en soin médical, c'est moi qui suis parti à la rescousse du jeune motard étant donné que la mutante fut coincé dans ma voiture. Dans ce genre de situation, on a pas vraiment le temps de réfléchir toute façon. A présent, les secours sont bel et bien arrivés et s'occupent de nous deux dans la même ambulance tandis que l'autre jeune homme est directement emmené à l'hôpital. J'en profite pour poursuivre mes excuses envers Jean, sachant qu'elle pu plus grièvement blessé. Fort heureusement, ce n'est pas le cas hormis quelques vilains bout de verres dans son bras.

« Ce n'était pas de votre faute Stark. Ca peut arriver à tout le monde, vous n'y êtes pour rien et en plus je suis sure que le gamin va s'en sortir. Je n'ai aucune raison de vous laisser bien au contraire, je crois que vous allez avoir besoin de mon aide pendant les quelques
jours qui vont suivre. »

Avoir besoin de son aide durant plusieurs jours, hum... très très intéressant. Au même moment, les infirmiers commencèrent à lui retirer les morceaux de verre et à moi aussi d'ailleurs. Je serre les dents et tente d'étouffer un petit gémissement de douleur. Il ne faudrait tout de même pas que j'ai l'air d'une chochotte face à la belle rouquine. Je fais donc mine de lui sourire, mais c'est loin d'être facile.

« Après si cela vous dérange que je reste avec vous, je peux vous laisser... Vous devez avoir envie d'être seul, non ? »

Je redresse le menton et la regarde en fronçant légèrement les sourcils. Douterait-elle encore du plaisir que j'ai à être avec elle ? Un petit sourire aux coins des lèvres, je concentre à nouveau mon regard sur mon bras, constatant avec effroi le résultat. Vivement que le tout cicatrice, c'est loin d'être sexy tout ça.

« La solitude ne me déplais pas, mais je ne m'appelle plus Tony Stark si j'ose refuser votre présence plus longtemps... »

Je sens son regard sur moi et plonge le mien dans le sien avec une certaine intensité. Il est vrai qu'en cet instant et surtout suite à ce qu'il vient de se passer, je n'ai pas très envie de me retrouver tout seul à ruminer en boucle l'accident et à compter les égratignures sur mon bras. A choisir, je préfère encore passer plus de temps en charmante compagnie. D'autant plus que sa présence est loin de m'être désagréable. Une vilaine toux interrompis notre petite fixette, ce qui m’interloqua quelque peu. J'en profite pour glisser machinalement et délicatement une de mes mains dans son dos.

« Tout va bien ? »

Elle me fit son plus beau sourire, seulement il m'en faut plus pour me berner. Je ne voudrai tout de même prolonger la journée avec elle pour qu'elle finisse par avoir les poumons noyés ou le sternum complètement défoncé. Avouons que tout cela serait vraiment dommage.

« Si la proposition tiens toujours, vous êtes toujours invité à déjeuner avec moi. Mais dites moi sincèrement comment vous vous sentez, je ne voudrai tout de même pas être responsable de votre décès... »

Petit sourire charmeur, mon humour peut parfois virer sombre j'avoue. Mais d'un autre côté et plus précisément en cet instant, c'est important qu'elle soit sûr de son état physique et mental. J'aperçois ensuite la dépanneuse saisir le pauvre cadavre de ma voiture. Heureusement que j'en ai toute une collection des comme ça...

Ma pauvre et magnifique voiture de sport... réduite en poussière. Oui, j'ai le cœur fendu et je me mettrai bien à pleurnicher à chaud de larme, mais pas en public et encore devant une belle demoiselle. Et puis, ce n'est pas comme si c'était ma seule et unique voiture. Je me débrouillerai juste pour la récupérer et la réparer à ma façon. Bien souvent quand c'est le cas, j'arrive à faire en sorte que la voiture soit encore plus séduisante et puissante qu'auparavant. M'enfin, là n'est pas le plus important pour le moment...

« Ne vous inquiétez pas pour moi, j'ai une résistance accrue aux accidents en tout genre. Et ce serait avec plaisir que je me rendrais, à votre bras, déjeuner. »

A la bonne heure ! Me voici plus que rassuré. Bien plus important que la voiture, déjeuner avec le Docteur Grey. Même si son état de santé ne me rassure pas beaucoup, je pense qu'elle est suffisamment grande pour savoir elle même si elle est apte ou non à se déplacer. J'appelle donc un taxi, de sorte à nous rendre plus rapidement et surtout de manière plus sur au restaurant tant convoité. Fort heureusement, ma tenue vestimentaire n'a pas trop été endommagé par l'accident, ayant seulement du retirer ma veste, déchiré par les éclats de verres. Journée et rencontre qui commence bien pour Jean et moi. On peut le dire. Une fois arrivée au restaurant, je demande évidemment la meilleure table et aide la charmante mutante à s'installer avant de prendre place face à elle. Comme précédemment, nos yeux reprennent contact et ne se lâchent plus. J'ignore encore ce qu'il m'arrive mais cette mutante dégage quelque chose de fort, d'attractif. Quelque chose que je ne saurai expliquer. Toujours est-il qu'elle ne m'est pas indifférente, que je la trouve plus que séduite, belle en plus d'être intelligente. Le genre de femme qui se fait rare dans les parages, une espèce en voix d'extinction. Je ne serai donc pas contre le fait de la séduire, j'ai l'impression que je ne lui déplais pas non plus. Pourquoi ne pas tenter le coup. Comme bien souvent, je débute le jeu de séduction en jouant avec mon regard et mon sourire. Sauf que je sens la main de la belle rouquine se glisser délicatement sur la mienne. Ce qui ne manque pas de me surprendre un peu, mais qui n'est pas pour me déplaire. Je le lui fais d'ailleurs comprendre en un sourire. Le seul instant où je la quitte des yeux, c'est pour regarder le serveur et commander. A nouveau tranquille, je tente d'évacuer de mes pensées cette histoire d'accident afin de me concentrer sur le moment présent, sur elle. Du bout des doigts et tout en délicatesse, je m'amuse à caresser le dos de sa main sans la quitter des yeux.

« Alors, Docteur Grey, dans quel domaine excellez vous ? »

C'est incontestable. Je suis bien plus heureux à ses côtés en cet instant qu'en compagnie des journalistes. L'imprévu, il n'y a rien de tel. Et cela est d'autant plus jouissif quand je prend le temps d'imaginer les journalistes en train de s'enrager pour les avoir planter à la dernière minute. Je suis peut-être cruel, mais, je m'en fiche. Je regarde le serveur revenir vers nous afin de nous servir quelques amuses gueules ainsi que nos boissons. Saisissant ma coupe d'une main, gardant l'autre sur celle de Jean, je plonge à nouveau mon regard dans le sien avec une certaine intensité.

« Bon et bien... trinquons à notre rencontre, des plus originales je dois dire, mais surtout des plus plaisante... »

Je lève mon verre et l'invite à en faire de même. Une fois le geste fait, je bois une petite gorgée sans la quitter des yeux. C'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher d'avoir une certaine malice dans le regard. Continuant de caresser la moindre parcelle de peau recouvrant sa main, je repose mon verre devant moi et ne me fais pas prier pour chiper un bon petit bretzel.

N'importe qui d'autre serait certainement encore choqué par l'accident que nous venions d'avoir. Hors, sachant que j'ai déjà vécu et surmonté bien pire, l'histoire fait déjà bel et bien partie du passé. Il faut dire aussi que niveau blessure, j'ai aussi reçu bien pire et commence à avoir l'habitude. Et puis le fait de me retrouver en train de déjeuner en tête à tête avec cette charmante, me change les idées du tout au tout. Heureusement d'ailleurs. Je préfère être avec elle, qu'avec les journalistes ou seul chez moi en train de ruminer dans mon coin. Quoi que je trouve quelque chose à faire pour m'occuper l'esprit, mais malgré tout, mon cerveau ne peut s'empêcher de mijoter. Pire qu'une marmite celui-là. Bref, je prend plaisir à entrer en contact avec la télékinésiste en lui caressant la main et surtout en la dévorant des yeux.

« A notre rencontre ! Pour ce qui du domaine où j'excelle je crois que m'attirer des ennuis en est un mais j'ai aussi la faculté de faire des superbes rencontres, la preuve en est que vous êtes devant moi. »

Un petit rire nerveux s'échappa d'entre mes lèvres, m'apitoyant ensuite à sur boisson. Comme pour cacher ma gêne. Ce n'est pas la première fois qu'une femme me fait ce genre de compliment, mais ce n'est pas pour autant que cela ne m'affecte plus contrairement à d'autres. Surtout venant d'elle, cela me flatte plus particulièrement. Allez savoir pourquoi. A croire qu'elle a aussi le don de me déstabiliser. Tout en me mettant à mon aise sur ma chaise, je continue de tendre mon oreille à la belle rouquine sans ciller.

« Non, plus sérieusement, je me débrouille assez bien en tant que médecin. Et vous outre le sauvetage du monde et les belles voitures, vous avez des passions ? »

Continuant de chiper quelques bretzels avec gourmandise, je fais mine de réfléchir à sa question alors que la réponse je l'ai déjà en tête, bien évidemment.

« Hum... serait-ce une question piège ? »

Je lance un regard des plus énigmatiques à la jeune femme, entrant une nouvelle fois dans une sorte de délire personnel. Je dois avouer que mes névroses sont parfois plus qu’incontrôlable, surtout quand je fais face à une femme qui ne me laisse pas indifférent. Terminant d'avaler ce que j'ai en bouche, je me penche légèrement en avant de sorte à prendre appuie sur les rebords de la table avec mes coudes, saisissant la main de la mutante entre mes deux mains.

« Si je vous dis que depuis une heure j'ai une nouvelle passion et que c'est vous, je doute fort que vous me croiriez... »

Un sourire taquin voir même particulièrement malicieux prend forme sur mes lèvres. Oui, c'est dans ma nature d'en dire trop, que voulez-vous. J'en profite pour lui faire un petit baise main, histoire de jouer le jeu jusqu'au bout et avec un peu de chance, de réussir à la faire rougir un peu. Même si ce que je viens de lui dire n'est pas que plaisanterie, je reprend un peu plus sérieusement :

« Sinon j'aime tout ce qui touche au domaine de l’ingénierie, de la mécanique et des nouvelles technologies. J'adore innover, inventer, réparer et... impressionner. Tout comme j'ai horreur de ne pas être au courant de quelque chose, de ne pas savoir tout sur tout. Ça peut paraître prétentieux, j'en suis conscient, mais c'est dans ma nature... »

Une fois encore, mon regard se perd intensément dans le sien durant plusieurs longues secondes. Mais c'est à contre cœur que ma main finit par quitter la sienne, voyant le serveur revenir en direction de notre table avec nos plats en main.

Faire la cour à une femme, tout un art. Il est vrai que je ne pense pas être un amateur dans ce domaine, cependant il y a certaine règles qui me tiennent à cœur. Dont une qui est faite pour me différencier totalement des amateurs ou de ses pauvres petits coureurs de jupons. A la différence d'eux, je ne fais jamais de copier/coller, je ne répète jamais les mêmes tirades aux autres femmes et surtout je reste naturel. Donc c'est en quelque sorte par mon charme naturel que les femmes semblent attirées. Ou alors, aussi souvent, pour mon argent. Sauf que je ne suis pas suffisamment stupide pour me laisser berner aussi facilement, aussi belle et attirante soit-elle. D'autant plus qu'il n'y a pas que le physique qui m'attire, mais surtout le feeling. Quoi qu'il en soit, ce qui est train de se passer présentement avec cette belle rousse face à moi et mutante, n'est pas ordinaire. A la base, j'ai toujours voulu la rencontrer, ayant déjà entendu parlé d'elle et sachant qu'elle est loin d'être inintéressante, ni bête à bouffer du foin. Et sachant que c'est bien la première fois que je la rencontre en chaire et en os, je ne m'attendais à ce qu'elle me fasse autant d'effet. D'ailleurs depuis tout à l'heure, je ne me contrôle plus tout à fait. Si j'étais l'accusé dans un procès, je plaiderai non coupable !

Le repas se déroule ensuite plutôt bien, les plats sont délicieusement bon et je ne me lasse pas d'avoir une si jolie femme assise juste en face de moi. Peut-être est-ce d'ailleurs ce qui rajoute un peu plus de saveurs à chacune de mes bouchées. J'ai beaucoup de mal à regarder ailleurs et à cacher ce plaisir que j'ai à admirer sa beauté. Je ne m'en cache pas et assume pleinement. J'aime faire savoir à une femme qu'elle me plait. C'est ce qu'elles veulent principalement non ? Elles ont besoin de plaire et de se sentir séduisante, ce qui est tout à fait normal. Seulement, au fur et à mesure que nos assiettes se vident, j'ai comme l'impression qu'elle perd quelque peu de son... éclat. Sur le moment, je préfère ne pas relever cette impression et attend impatiemment mon dessert. Même si je n'aurai pas été contre une autre forme de dessert, je prend plaisir à déguster celui que j'ai commandé...

« Heu Stark...j'ai passé un très bon moment malgré le fait que l'on ait fait un tour d'auto-tamponneuse. Mais...je ne sais pas... si c'est possible...je suis plutôt...Mariée...du coup... »

Et là, c'est le drame. Alors que j'étais en train de m'essuyer la bouche avec ma serviette, je me met à froncer gravement les sourcils, totalement surpris de ce que je viens d'entendre. A tel point que je ne sais même pas quoi répondre. Elle est... mariée ? Pourquoi je n'arrive jamais à remarquer les bagues aux doigts ? J'ai pas l'air con tout à coup. Bien sûr, j'en prend un coup dans mon égaux, mais suis quelque peu confus de la situation. Même si une partie de moi, la partie la moins raisonnable, aimerait insister pour la garder auprès de moi. Cependant... ne jamais forcer ni même influencer une femme. Et encore moins celle-ci, pour qui j'ai un certain respect. Et sachant qu'au départ il n'était pas prévu que je la drague.

« Hum... je vois... »

A la fois sonné et dépité, je la regarde se lever mais n'insiste pas, préférant rester sagement assis. Dommage que cela se termine si vite... ou pas. Car avant même que j'ai le temps de crier "ouf", j’entends les pas de la belle mutante revenir vers moi au galop. A peine ai-je le temps de me retourner que cette dernière saisie ma tête entre ses mains et m'embrasse passionnément. Plus que surpris, mes yeux sortent de leurs orbites, mais finissent finalement par se refermer. Prolongeant le baiser avec autant de passion. Quand aux autres personnes qui nous regarde l'air abasourdi, je n'y prête aucune attention. Ce n'est pas m'afficher qui me fais peur, bien au contraire. Si je suis en partie populaire c'est parce que je suis plein d'audace et provocateur. Mes lèvres quittent enfin les siennes lorsque je sens que je ressens que j'ai besoin de récupérer mon oxygène. Je dois dire que ce baiser m'a donné chaud. Je tente de redescendre de mon petit nuage, plongeant mon regard dans celui de la rouquine, l'air quelque peu... déboussolé.

« Et moi qui craigniez que vous ne me disiez pas au revoir... »

Un fin sourire se loge sur mes lèvres. C'est la première femme qu'une femme mariée m'embrasse de cette façon, m'embrasse tout court même. En tout cas, j'aime beaucoup sa manière de dire au revoir, si au revoir il y a toujours.